BALLON D'OR - Le 1er décembre 2009, le jeune Lionel Messi, 22 ans, recevait son premier Ballon d’Or. Peu à l’aise avec les médias, loin d’être un communiquant hors-pair, l’Argentin a évolué en tant que joueur et en tant qu’homme pour devenir le capitaine du FC Barcelone et de l’Albiceleste dix ans plus tard. Éclairage avec Alexandre Julliard, journaliste auteur de deux livres sur la "Pulga".
Cela fait dix ans que Messi a reçu son premier Ballon d’Or. Dix ans après, est-ce le même homme ?
Alexandre Juillard : Non, c’est clair que non. En dix ans, tant en football que dans la vie personnelle, il y a beaucoup de choses qui se passent. Donc c’est vrai que Lionel Messi n’est plus du tout le même. Reprenez des photos de lui à l’époque… Le physique a changé, la coupe de cheveux a changé, le visage a changé. C’est devenu un homme alors qu’il y a dix ans c’était encore un jeune qui arrivait dans une vie d’adulte. Il s’est marié, a eu trois enfants donc les choses ont beaucoup évolué.
Au début de sa carrière, on le sentait gêné aux entournures lorsqu’il s’agissait de prendre la lumière médiatique. Il semble plus à l’aise aujourd’hui, vous confirmez ?
A.J : On a l’impression qu’il est plus serein quand il est face aux médias. Après, il donne aucune interview, ou très peu. La différence, c’est qu’avant il faisait passer des messages par des personnes interposées et qu’aujourd’hui, quand il a quelque chose à dire, comme par exemple sur la sélection argentine ou l’affaire Neymar, on a l’impression qu’il est un peu plus frontal. C’est lui qui prend la décision de parler plutôt que de faire passer ses messages.
" Il a cette même aversion pour accueillir un joueur avec un vrai pedigree"
À propos de messages cachés, il y a notamment cette anecdote sur Zlatan lors de son année au Barça…
A.J : C’est sûr qu’aujourd’hui, il ne ferait plus comme ça. A la sortie d’un match, dans le bus, il avait envoyé un texto à Pep Guardiola, qui était quelques sièges devant lui, pour lui faire comprendre qu’il n’avait plus envie de Zlatan, grosso modo. À ses yeux, il prenait trop d’importance. Aujourd’hui, je ne pense pas qu’il enverrait un texto concernant une personne qui est dans la même pièce que lui.
D’ailleurs, l’analogie avec Griezmann est réelle. Mais, cette fois-ci, Messi a pris la parole directement dans les médias.
A.J : À l’époque, il ne l’aurait pas fait aussi directement je pense. C’est peut-être aussi qu’à l’époque, il se sentait moins installé à Barcelone. Aujourd’hui, il sait que, de toute façon, tout passe par lui. C’est vrai qu’il y a une analogie entre le cas Griezmann et les cas Ibra ou Villa il y a dix ans. Dès qu’il y a un nouveau qui arrive, un nouveau un peu compétent avec un vrai pedigree, il a cette même aversion pour recevoir avec hospitalité, d’ouvrir en grand les bras. Ça, ça ne change pas.
D’où sa préférence pour Neymar l’été dernier ?
A.J : Oui, bien sûr. Il le connaît, il sait comment il fonctionne et il sait qu’il ne lui fera pas d’ombre.
Vous avez nommé un de vos livres "Messi l’insubmersible" car il a une capacité à laisser ses tracas personnels en dehors du terrain. Quels évènements l’ont durablement touché dans sa vie ?
A.J : Toute son histoire de déracinement forcément car il est très jeune quand il quitte l’Argentine. Ça a été compliqué, il a fallu du temps, pendant un moment il ne savait pas s’il allait rester à Barcelone, il ne savait pas s’il était réellement désiré de tous, il ne savait pas s’il aurait les papiers nécessaires. Ça, déjà, ça l’a pas mal blindé. Il y a ses problèmes de santé qui l’ont obligé à avoir une volonté de fer pour y arriver. Il y a aussi eu des problèmes récurrents aux ischios-jambiers en début de carrière. Et puis il y a eu l’Argentine.
" La sélection est à moitié bancale mais il se tape quand même des déplacements à l’autre bout de la terre"
Où il est critiqué parfois, encore aujourd’hui…
A.J : Messi, c’est quelqu’un qui a toujours fait l’unanimité mais qui, dans le même temps, a subi aussi des critiques assez fortes. Mais pas forcément justifiées. Donc il a toujours dû faire face à cette pression médiatique. Même au quotidien face aux journaux madrilènes qui ne le manquent pas s’il fait quelque chose de travers.
On a souvent dit, à tort, qu’il était davantage Espagnol qu’Argentin. Comment expliquez-vous que ce cliché soit si tenace ?
A.J : À la différence de beaucoup d’autres joueurs, il n’a pas fait ses preuves dans le championnat argentin. C’est un peu la même situation avec Mauro Icardi d’ailleurs. Il est parti très jeune de l’Argentine donc il n’est identifié à aucun club. Or, là-bas, c’est d’abord la passion pour les clubs puis, après, pour la sélection. Il n’a jamais eu un groupe de supporters identifié qui le soutient donc il s’est souvent senti déraciné. On lui a souvent demandé de prouver son "argentinitude".
Son absence de trophées internationaux autres que les JO 2008 lui est souvent reprochée…
A.J : De mon point de vue, il a quand même une belle carrière internationale. Il a fait beaucoup de Coupes du monde (4, celles de 2006, 2010, 2014 et 2018 NDLR), des Copas America où il a souvent tapé des finales, perdues certes mais quand même, et puis surtout, sur de nombreux matches, s’il n’est pas là, il ne se passe absolument rien avec l’Argentine.
C’est une déchirure pour lui ?
A.J : Oui, comme tous les grands joueurs finalement. Si Cristiano Ronaldo n’avait pas gagné l’Euro, il aurait terminé sa carrière dégouté. Comme tous ces grands joueurs qui ont tout gagné en club mais jamais de grands titres internationaux. Après, il ne pourra pas dire qu’il n’a pas essayé, il a toujours joué le jeu. Aujourd’hui, la sélection est à moitié bancale mais il se tape quand même des déplacements à l’autre bout de la terre pour jouer avec eux.
Sur la décennie écoulée, y’a-t-il un moment charnière qui le fait passer de jeune homme timide au joueur assumé qu’on connaît aujourd’hui ?
A.J : C’est davantage quelque chose qui s’appréhende petit à petit. Quand tu regardes le Barça d’il y a dix ans et celui d’aujourd’hui, il ne reste pas grand monde. Piqué est encore là, Busquets aussi. Donc, de lui-même, c’est devenu une référence dans ce genre d’institutions où la longévité est une notion clé. Après, dans sa vie privée, le fait de devenir papa a changé beaucoup de choses.
" Sans ses protecteurs Xavi et Iniesta, il a dû reprendre le flambeau"
C’est-à-dire ?
A.J : Il a dû faire face à sa propre responsabilité. Quand tu es père de famille, tu ne peux pas demander aux autres de s’en occuper à ta place. D’avoir son propre cocon familial lui a permis d’être plus lui-même notamment vis-à-vis d’un entourage assez lourd. Son père qui met son nez partout, sa mère accusée d’être un peu jalouse…
En extrapolant un peu plus, on a aussi l’impression qu’il est plus détendu depuis le départ de Cristiano Ronaldo du Real Madrid et donc l’arrêt des comparaisons systématiques entre deux joueurs d’un même championnat…
A.J : C’est une possibilité. Ça a pu lui enlever un peu de pression. Le départ de Mourinho aussi lui a fait du bien. C’était vraiment une période où c’était rempli de tension. Tous les week-ends, il y avait la comparaison avec CR7. Mais ça répond aussi au départ d’Andrés Iniesta ou même de Xavi, qui étaient un peu ses protecteurs. Il a dû prendre les choses en main et reprendre le flambeau.
Vous avez souvent évoqué aussi ses changements de look sur la décennie. Comment expliquer tous ces styles différents ?
A.J : C’est un peu une histoire qui arrive souvent aux mecs entre 20 et 30 ans. Ils tentent des nouveaux styles. Il avait un coiffeur personnel qui le poussait un peu à tenter d’autres choses, sa femme aussi d’ailleurs. C’est la démonstration, pour moi, qu’il s’assume beaucoup plus. Les cheveux peroxydés, tout le monde a halluciné car ça ne lui ressemble pas. Mais c’est surtout le signe qu’il se sent plus libre. Ça fait partie du développement de sa personnalité.
Pour approfondir le sujet Messi, rendez-vous en librairie pour deux livres d’Alexandre Julliard.
"Le Mystère Messi", 2012 Alexandre Julliard et Sébastien Fest, édition Jean-Claude Gawsewitch
"Insubmersible Messi", 2017, Alexandre Julliard, édition Solar

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