PREMIER LEAGUE - Alors que de nombreux médias anglais ont mis Pep Guardiola sur le banc des accusés au coeur de la saison moyenne de Manchester City, notre éditorialiste Phillipe Auclair propose un point de vue différent et s'insurge contre les virulentes critiques dont est victime le technicien espagnol.
Je me trouvais à Tottenham dimanche dernier. M'eût-on demandé de télégraphier un résumé du match auquel j'avais assisté, j'aurais écrit quelque chose de ce genre : "Une nouvelle fois, festival d'occasions manquées par City, Lloris en état de grâce, Ilkay Gündogan loupe un penalty pour la première fois de sa carrière (il en avait marqué six sur six auparavant), une expulsion (justifiée). Les Spurs ont eu de la chance, mais ont eu le mérite de l'exploiter en se montrant impitoyables sur leurs quelques occasions".
Le moins que l'on puisse dire est que les compte-rendus et les commentaires que j'ai pu lire et entendre depuis différaient sensiblement de cette vision plutôt détachée de la sixième défaite de Manchester City en championnat cette saison. Dans le ton, s'entend, d'où le détachement était certainement absent, mais pas le plaisir - le plaisir de voir City et son manager tomber une nouvelle fois. Et quand City et son manager tombent, c'est toujours de haut. Voyez par exemple ce que l'ancienne star de Liverpool John Aldridge crut bon écrire dans l'édition irlandaise de The Independent.
Pep Guardiola coach de Manchester City, battu à Tottenham (2-0) Getty Images
C'était comme si, après qu'elle avait mijoté en arrière-cuisine depuis des mois, on nous avait servi une fricassée de Guardiola, la viande coupée - hachée ? - en mille morceaux, nappée de sauce à la bile. Les empoisonneurs attendaient leur moment pour le mettre au menu, Mourinho et ses joueurs leur en ont donné l'occasion. Pep Guardiola a beaucoup de défenseurs plus ardents que moi, comme vous le saurez sans doute si vous m'avez déjà entendu parler de lui et de son oeuvre, ici ou ailleurs. Il m'inspire respect et admiration pour ce qu'il a accompli partout où il est passé depuis qu'il prit la direction de Barcelone en 2008, y compris au Bayern, et ne pas mettre son nom dans la liste très restreinte des entraîneurs qui ont changé le jeu et notre façon de l'appréhender serait pour moi un manquement suspect à la compréhension la plus élémentaire du football.
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— beIN SPORTS (@beinsports_FR) February 3, 2020
🎙 Guardiola : "Nous sommes trop loin de Liverpool, ils sont imbattables pic.twitter.com/SYIWRm1lHn
Ce n'est pas adhérer à un culte que de dire qu'il fut et demeure l'un des plus grands managers de son temps, et pas seulement à cause de son palmarès : parce qu'il a changé notre façon de penser le jeu, et que son influence s'est faite sentir bien au-delà des clubs et des championnats dans lesquels il a pu mettre sa pensée en pratique. Il est bien l'un des façonneurs de notre ère du football, sans doute le plus important depuis Johann Cruyff et Arrigo Sacchi. Comme tout authentique révolutionnaire, il a aussi ses zones aveugles. "Je ne connais pas d'autre façon de marquer des buts", dit-il lors de sa conférence de presse après la défaite à Tottenham, une phrase passée bizarrement complètement sous silence dans le torrent de critiques qui s'ensuivit, alors qu'elle prêtait sûrement à commentaire.
Guardiola et ses zones aveugles
Mais ses zones aveugles ne se limitent pas seulement à sa conception du jeu. Que l'on compare son attitude lorsqu'il évoque la situation des droits de l'homme en Catalogne, ce dont il ne s'est certainement pas privé, et lorsqu'on le questionne sur le passif autrement plus conséquent de ses employeurs émiratis en ce domaine, sans obtenir d'autre réponse qu'un dribble d'évitement, quand ce n'est pas le silence.
Il est aussi un communicateur malhabile, qui peut se montrer hautain et cassant avec son auditoire. Sa froideur naturelle - une espèce de flamme intérieure qui ne réchauffe rien d'autre que lui-même - est parfois difficile à distinguer du dédain ou du mépris - alors qu'elle n'est peut-être que la manifestation d'une personnalité si intense qu'elle peine à établir un rapport à l'autre lorsque cet autre n'est pas impliqué directement dans l'exécution de la mission qui lui a été confiée - par Pep lui-même, bien entendu. Un autre exemple de ce singulier manque d'empathie fut la façon dont Guardiola crut bon s'en prendre récemment aux supporters de City qui avaient séché la victoire de routine de leur club sur Fulham en FA Cup.
Guardiola en el City-United Getty Images
Guardiola au bout de ce qu'il pouvait apporter ?
On dira qu'il en est toujours ainsi, qu'en 2020, en ce siècle d'hyperbolisation permanente, le moindre accident de parcours précipite une "crise", et on n'aura pas tort. La différence est le plaisir mal dissimulé qui a été pris à mettre en joue la cible Guardiola depuis quelques jours. Il y a quelque chose d'insidieux dans les interrogations dont il est aujourd'hui l'objet, qui fait songer aux jugements qu'on avait prononcés à son égard pendant sa première saison mi-figue mi-raisin en Angleterre ("pas fait pour la Premier League", "trop fondamentaliste", "sans Messi il n'est rien", etc) et que l'on ressort du placard trois ans plus tard, avec un brin de rancoeur en plus. Comme si on ne lui pardonnait pas vraiment d'avoir ensuite fait le doublé League Cup-Premier League puis, pour la première fois de l'histoire, le triplé League Cup-Premier League-FA Cup.
Certaines de ces interrogations sont parfaitement légitimes. Oui, vingt-deux points d'avance pour Liverpool, c'est presque incompréhensible. Oui, ces échecs répétés en Ligue des Champions ont quelque chose de mystérieux. Oui, le recrutement, pourtant dispendieux, de Man City a laissé à désirer, particulièrement dans le domaine défensif. Oui, on doit se demander si le management si exigeant de Guardiola n'a pas quelque chose de fondamentalement usant, en particulier lorsque le groupe se repose trop longtemps sur les mêmes cadres. Oui, ce qu'il se passa pendant sa quatrième saison à Barcelone (quand Chelsea sortit le champion d'Europe en titre de la compétition, et que le Real de Mourinho le devança en Liga) peut être comparé avec ce qu'il se passe aujourd'hui, pendant sa quatrième saison à City. Je l'ai fait moi-même, sans arrière-pensées, songeant également au sentiment que Guardiola était arrivé au bout de ce qu'il pouvait proposer au Bayern après trois ans en Bundesliga.
Tout cela, on peut, on doit en parler, mais pas ainsi. Faire preuve d'un peu plus de respect envers l'un des plus grands managers de l'histoire aiderait aussi à garder la tête froide, et peut-être à mieux comprendre ce qu'il en est de Pep Guardiola et à marquer au moins une pause avant d'avancer qu'il est "fini".
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